Aucun champ de la théologie chrétienne n’a connu, ces dernières décennies, un développement aussi rapide que ceux de la « théologie des religions » et de la « théologie du dialogue interreligieux ».
Les articles que les Recherches de Science Religieuse viennent de leur consacrer témoignent bien d’un tel développement, qui tient à la fois aux nouvelles approches du phénomène religieux et de ses interférences avec le politique, aux débats suscités par la théologie dite « pluraliste », à l’expérience de la rencontre concrète avec d’autres croyants, aux questions spécifiques que pose le dialogue du christianisme avec une religion donnée. Peut-on dès lors, sur ce fond, pressentir quelques chemins qui s’ouvrent désormais à la recherche théologique dans les domaines concernés ?
Faute de pouvoir traiter le sujet sous tous ses aspects, nous l’aborderons ici sous l’angle suivant : qu’est-ce qui, dans la situation de notre temps, aurait chance de féconder une réflexion de théologie fondamentale et dogmatique sur « le christianisme et les autres religions » ? Ainsi formulé, notre questionnement a au moins deux implications. D’une part, malgré la grande diversité des religions et de leurs contextes sociaux, politiques ou culturels, il doit y avoir encore place pour une réflexion théologique qui ne considère pas seulement telle religion en particulier mais l’ensemble des religions.
D’autre part, nous avons moins à proposer une « théologie des religions » qu’une réflexion théologique sur « le christianisme et les autres religions » : cette dernière formule suggère que le regard des chrétiens sur les religions ne saurait être indépendant de leur confession de foi ; elle attire en outre l’attention sur les rapports mêmes entre le christianisme et les diverses religions du monde – rapports qui, on le verra, exigent d’être pris en compte par la théologie chrétienne.
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